Êtres de lumière arrivant en ville - illustration aquarelle à contresens dans la jungle urbaine

Lors de mon arrivée à São Paulo, on m’avait prévenue que cela allait être une expérience différente. La mégapole a en effet été un gros choc, après tant de temps loin de Babylone, la jungle urbaine.

Beaucoup. De. Gens ; beaucoup trop. Une fresque d’inégalités exacerbées par la concentration d’humains présents. Des sans-abri dormant sous des cartons photographiés par des touristes par mégarde lors d’un selfie. Un flux humain déshumanisé, qui marche dans la rue sans s’arrêter, dans la routine de cette jungle de béton où la loi du plus fort est malheureusement appliquée. Ce sont énormément d’informations, beaucoup d’interférences, c’est difficile de se concentrer. Comment supporter ça ? L’anxiété générale est palpable, et on s’anesthésie à coup d’anti dépresseurs, d’alcool ou de crack… pour supporter de naviguer à travers le flux intense de la fourmilière.

Cependant, après un certain temps, je me suis adaptée, j’ai trouvé mon rythme, mes lieux. Ce n’était que temporaire, et j’ai fui aussitôt réglés mes problèmes administratifs, malgré toutes les opportunités et belles rencontres que cette concentration humaine a pu générer. J’admire les personnes qui arrivent à rester ici une vie entière. Ces cigales qui continuent d’interférer avec la fourmilière, et apportent un peu de vie et de lumière dans la course effrénée.