Les mots ont du pouvoir - autoportrait à l'aquarelle et feutre fin

J'ai réalisé cet autoportrait à l'aquarelle et au feutre fin en 2019 après un rituel d'ayahuasca, dont le principal enseignement fut la réalisation du pouvoir de chaque mot...

autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche

Quel meilleur sujet que celui que nous voyons tous les jours dans le miroir, qui parfois entraine tant de réflexion. J'ai réalisé cet autoportrait à l'aquarelle en 2019, suite à un rituel d'ayahuasca, et je vous conte un peu plus sur les réflexions autour de sa signification symbolique.

Comme beaucoup d'humains de ma génération, et des autres, j'ai navigué entre moments joyeux et moments difficiles. Parfois très difficiles. Parfois, des ruminations, de l'auto-violence, comme un réflexe mental pour ne pas s'habituer aux bonnes choses, car elles pouvaient disparaître ou en cacher de bien plus mauvaises.

Il n'y a pas une méthode pour sortir de la "dépression" ou le "burn out". Chacun·e doit trouver la sienne, à son moment.

détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
détails à l'aquarelle aux tons rouges
détails à l'aquarelle aux tons rouges
détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche
détails autoportrait de Naía à l'aquarelle aux tons rouges, avec un flux d'information qui s'échappe de sa bouche

Disclaimer : je vais parler d'ayahuasca et de substances enthéogènes, simplement pour raconter une infime partie de mon expérience. En aucun cas je conseille d'en faire l'usage, surtout sans aucun accompagnement ni préparation physique et psychologique.
De plus, en France, c'est (pour l'instant) interdit !

Parmi toutes les étapes qui m'ont permis petit d'apprendre à me connaître et à aller mieux, il y a eu plusieurs expériences avec les psychédéliques enthéogènes, et leurs leçons si intenses, pures et si réelles. Au delà de l'amour profond au delà de la chair et de la dissolution de l'ego d'un instant, la "médecine" comme elle est nommée par les peuples premiers avec qui j'ai pu l'expérimenter, apporte certains enseignements.

Il n'est pas possible de prévoir ce qu'on recevra comme leçon, ou sur quel trauma l'on travaillera. Lors de cette quatrième expérience avec l'Ayahuasca, le silence est arrivé, précieux. Parmi cette multitude d'informations dans lesquelles nous sommes quotidiennement submergés, j'étais enfin au calme. Et dans le silence, je pouvais l'entendre, le pouvoir des mots.

Chaque mot que l'on prononce avec une intention est porteur de signification, chaque pensée par extension, se 'matérialise' dans l'immatériel. Lorsqu'on revient en boucle, que l'on rumine, on se persuade de certaines choses, qui deviennent notre vérité absolue. Si ces pensées sont négatives, autodestructrices, le comportement que l'on aura en sera le reflet. Fort heureusement, il est possible de retourner le pouvoir en notre faveur; mais attention de ne pas flirter avec la positivité toxique qui n'est parfois rien de plus qu'une forme de déni.

En effet, changer la tournure de ses pensées - et donc de ses phrases - sans nier ce qui nous arrive, mais en lui donnant une autre perspective peut avoir un impact immense à la longue. Cela signifie se reprendre sans cesse dans son dialogue interne, et penser en amont avant de parler. Je ne maîtrise pas encore tout à fait ce pouvoir, mais j'en prends le chemin.

Un des domaines dans lesquels j'étais grandement touchée sans le réaliser, était l'interprétation de chansons comprenant des émotions difficiles et des paroles plutôt négatives, sans espoir. J'ai pris conscience de l'impact de ces chansons et j'ai décidé de les supprimer de mon répertoire : leur interprétation, ou leur écoute répétée, faisait que je m'imprégnais de leur sens. Et je m'enfonçais dans l'abîme.

Aujourd'hui, j'ai évidemment de temps à autres des pensées plus sombres, mais je les laisse plus aisément passer. Je m'autorise à vivre mes émotions afin de ne plus les ruminer. Je fais le choix de chanter des chansons qui me font vibrer, aller vers le haut; car c'est cette réalité que j'ai envie de connaître et de vivre. Les mots ont du pouvoir.

Parfois, la voix a pu me manquer, pour chanter, parler, surtout ces derniers temps avec le poids des douleurs et de la fatigue chroniques. La voix libère, la voix délivre, les mots marquent. Et je viens regarder ce portrait, comme une piqûre de rappel d'un moment libre d'exprimer et de rayonner ma propre identité.